Quartier de Chaoué : le Centre Carré



Notre choix s'est porté sur le Centre Carré dans le quartier Chaoué de la Commune d'Allonnes. Cette dernière se situe dans le sud-ouest de l'agglomération de la ville du Mans. Elle s’étale du nord au sud sur le long de la Sarthe. Au fil des années, la commune a connu plusieurs changements radicaux au niveau de son paysage. Elle passe d'une commune rurale agricole à une commune périurbaine urbanisée directement après la seconde guerre mondiale.                                                               

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I-Analyse détaillée du secteur

source: ATSI Farid
source: ATSI Farid

 

Notre secteur est au cœur d’Allonnes. Il détient la centralité principale du quartier Chaoué. Par ailleurs, il rassemble un tiers de la population de ce même quartier. Sa morphologie urbaine est constituée de barres d'immeuble et d'allées importantes et structurante. Ces logements sont construits entre 1958-1962. Aux alentours de secteur, les rues sont très intéressantes, elles font le lien  entre les barres comme les rues Georges Bizet et Emmanuel Charbrier. Ce sont des immeubles collectifs de type HLM (Habitat à Loyer Modéré) qui sont implantés selon la trame nord/sud et est/ouest. Ce sont des R+4 (rez-de-chaussée + 4 étages). Au centre de ces barres, il y a un espace fleuri et constitué de petits arbres ainsi qu’une aire de jeux pour les enfants. Il y a également des entrées sur les deux façades et aussi un espace de stationnement de côté des bâtiments.

 Toutefois, certains espaces paraissent parfois mal qualifiés. C’est notamment le cas pour la rue Georges Bizet. Cette zone semble enfermée, repliée alors que pourtant de nombreux équipements municipaux (gymnase, écoles, centre de formation …) sont présents.

 

A la fin des années 1980, un décalage s’est opéré entre l’offre et la demande, surtout concernant la demande des petits logements. Ainsi dès 1989, l’OPAC Sarthe habitat a vu l’inadéquation de l’offre par rapport à la demande. Un conseil de réhabilitation élu par les habitants a participé activement à la procédure de la conception jusqu'à la réalisation. Ce programme ambitieux reposait sur quatre interventions bien précises :

- la réalisation de travaux a minima : les travaux devaient remédier à la vétusté et aux dysfonctionnements des équipements et des installations. Ils ont été réalisés sur l’ensemble des logements.

- les travaux d’amélioration : les travaux devaient remédier à des défauts de conception des logements.

- les travaux de déclassement : le programme avait pour ambition d'adapter l’offre à la demande et permettaient ainsi d'offrir un habitat diversifié dont les prestations devaient être de bonne qualité.

- les travaux lourd de restructuration : ils consistaient d’une part à élaborer une offre variée de petits logements résultant de la suppression de F5 et F6 au-dessus de R+3 et d’autre part ; ils devaient constituer un habitat intermédiaire pour les grandes familles en restructurant des grands logements R+1.

 

Donc le programme d’exécution de la réhabilitation a duré 2 ans. Par exemple, 25 logements ont été démolis dans le cadre de la restructuration du bâtiment E. Tout le projet de la démolition et la réhabilitation a couté 2 916 716 euros. Sa population représente 20 % de la population vivant dans des HLM à Allonnes. Aujourd'hui, des activités et des services se sont installées à proximité du centre carré comme le centre commercial, le gymnase, la mairie, etc.

 

Nous allons maintenant caractériser les quatre immeubles qui composent le secteur d'étude (les bâtiments sont nommés B, C, D, E).

On trouve la même couleur sur chaque immeuble. Les fenêtres sont couvertes de rideaux blancs. La peinture murale est de couleur crème. Les murs sont constitués de gravier de 3/8 millimètres. Il y a trois bandes de peinture grise sur le début des bâtiments, au milieu et à la fin des bâtiments. Les balcons des appartements sont gris et la rénovation des peintures ont entre dix ans et quinze ans et ils sont donc préconisées.

 

Nom du bâtiment / nombre d'étages / nombre de logements / échéance

B / R+4 / 24 logements / 2005

C / R+4 / 26 logements / 2011

D / R+4 / 24 logements / 2009

E / R+4 /  30 logements  / 2012

Le schéma ci-dessous synthétique le secteur.

 

source:ATSI Farid
source:ATSI Farid

II. Les transitions entre le secteur et les autres secteurs adjacents

Nous pouvons dire que notre secteur est un secteur fermé. En effet, il est accessible entre le batiment E et le batiment C via la rue Georges Bizet et via la rue Emmanuel Charbrier entre le bâtiment B et le bâtiment D. Les habitants de ce secteur peuvent se rendre au centre commercial qui se trouve au nord du batiment E par la rue Georges Bizet. Les enfants et leurs parents sont aussi à proximité du stade Georges Carnier. Il suffit d'emprunter successivement la rue Léo Delibes et la rue Claude Debussy. Les plus sportifs peuvent accéder au gymnase se trouvant directement au sud du batiment B.

 

Selon notre observation, nous trouvons que les rues adjacentes à ce secteur sont particulièrement étroites. Le parc Emmanuel Charbrier qui se trouve au milieu du centre carré est relié au parc Maurice Ravel via la rue Georges Bizet. Les bâtiments C et D sont reliés et les bâtiments B et E le sont également. Ils sont donc connectés.

In fine, la zone d'étude est à proximité des services et activités de la ville malgré son enclavement.

 

III- Analyse diachronique

Entre le XIe et XIVe siècle

Le moulin faisait partie du secteur du centre carré. L'agriculture est l'activité principale pour les paysans qui résidaient dans ce lieu durant cette époque. Ils étaient sous le service du Roi de France. L’évêque du Mans qui était le seigneur, était le symbole religieux dans cette époque. Cette parcelle  était cultivée compte tenu de sa proximité de la Sarthe. Les paysans utilisaient ce lieu pour deux usages : l'agriculture et la pêche dans la Sarthe .

Les changements radiaux ont lieu durant le XXe siècle.

 

Entre 1951 et 2014

La zone d'étude, en 1951, a toujours une vocation agricole : les maisons sont quasiment inexistantes autour de la parcelle. Il y avait une absence total des maisons dans la parcelle et les alentours.

A partir de 1960, la commune d'Allonnes change son profil rurale agricole pour un profil périurbain. C'est une ZUP - zone urbanisée prioritairement - qui donne la naissance aux bâtiments HLM E, C et D à partir de 1960. Ceci est lié en particulier à l'augmentation de la population. La commune comptait 1246 habitants en 1954 et 10 000 habitants en 1960.

Le quartier Chaoué y compris le secteur de centre carré voit naître au final 600 nouveaux logements. Dans le même temps, les rues, les allés et les avenues sont apparus aussi dans le secteur. Le centre commercial et les équipements de communication y compris le câble téléphonique se développeront pas la suite.

Ce n'est qu'à partir de 1962 que la première cabine téléphonique fut installée dans le bâtiment A qui se trouve à l'Est du centre carré. A cette époque, les espaces de loisirs, les transports en commun ne sont pas encore présents. Le quartier Chaoué restera en chantier jusqu'en 1972. 



Depuis 1977,  les politiques de la commune vont s’intéresser à la réhabilitation des logements du quartier Chaoué avec l'objectif de rendre les immeubles plus équipés. La commune construit également les équipements sportifs, commerciales et éducatifs aux alentours du centre carré. Ce travail a pour objectif d'améliorer la situation du quartier Chaoué et de le rendre attractif pour accueillir les habitants. C'est le début d'une urbanisation dense qui vise la naissance des nouvelles barres et les rues de charbrier, de Ravel et de délebis.

 

Entre 1966 et 1990, quelques équipements apparaissent et vont jouer un rôle important sur la dynamique du lieu. Cela inclut l'installation de la salle de gymnase de Victor Hugo à proximité du bâtiment HLM B, et le Stade George Carnier au Nord du bâtiment HLM E.

 

En 1997, la commune s'intéresse beaucoup au quartier Chaoué, elle lance les travaux de rénovation urbaine sur le quartier pour le rendre plus attractif. Les barres du secteur centre carré B,C,D et E, et leur square au centre, ont connu certains changements depuis l'année 2005 comme le réaménagement des parkings qui entourent le centre carré pour répondre aux besoins des habitants qui résident dans ce secteur. Le square qui se situe au coeur des immeubles B,C,D et E du centre carré a changé d'image. Il est maintenant un espace public, nommé parc Emmanuelle Charbier. Le parc est équipé en matière de végétaux avec des jeux pour enfants et des tables de ping-pong. Ce genre d'équipement est spécifiquement construit pour répondre au confort des habitants du centre carré, et ceux qui résident aux alentours. Aujourd'hui, le parc est un lieu convivial, dynamique qui regroupe les habitants.

IV. La dimension sociale du secteur

Nous avons posé plusieurs questions aux habitants pour mieux comprendre l'espace : Quels sont les différents usages ?  Les différentes pratiques ? Qui fréquente le secteur ?  Cet espace est-il apprécié, et les habitants souhaitent-ils des modifications ?

 

Pour les plus jeunes, comme cet habitant de 15 ans interrogé, son espace lui sert à voir des amis dans le quartier, ainsi qu'à se balader dans le bois situé à coté de la résidence HLM. Quand il fait beau, il utilise les infrastructures sportives comme le stade de football et la piste d’athlétisme. Il apprécie beaucoup la multitude d’activités que lui propose son environnement, il trouve cela agréable de vivre dans ce quartier.

 

Pour les personne en activité (qui travaille) comme cette dame de 57 ans, qui quant à elle, a une pratique de son espace bien différente du jeune homme. Car après sa journée de travail, elle apprécie la vue sur les espaces verts, sa résidence, elle y promène son chien. Elle est plutôt satisfaite des différents aménagements proposés, mais elle regrette la proximité de sa résidence avec le stade de foot car il y a selon elle trop de bruit.

 

Nous avons ensuite pu rencontrer un habitant de 42 ans qui vit à Allonnes depuis 15 ans dans la cité HLM. Il se rend à la médiathèque à pied le samedi matin pour y retrouver des amis et pour partager des moments de lecture. Il peut aussi amener ces enfants à l’école le matin et les récupérer le soir après être entré du travail. Il apprécie beaucoup son espace et la proximité de l’école.

 

Une jeune femme de 26 ans, quant à elle, aime faire des activités avec ses ami(e)s notamment dans le centre commercial d’Allonnes qui est très proche de sa résidence. Quant elle n’est pas au centre commercial, elle se balade dans les parcs aux alentours de la rue george bizet, ou elle aime "trainer". Elle apprécie particulièrement la facilité de déplacement pour se rendre au centre commercial et dans les quelques espaces verts.

 

Enfin nous avons rencontré un couple de retraités vivant à allonnes dans la résidence HLM. Ils vont au théâtre de l'Enfumeraie. Ils aiment pratiquer les balades sur le long de la Sarthe avec leurs petits enfants. Elle s’y arrête pour nourrir les canards puis poursuit sa balade dans. Par ailleurs,  le couple aime assister à quelques représentations que propose le théatre. Ils apprécient l’atmosphère conviviale et chaleureuse qui règne aux abords de leur résidence, comme ils disent « leur petit coin de tranquillité ».

 

Les jours et horaires de fréquentation :

Nous avons constaté que les jours les plus fréquenté sont : le mercredi, le vendredi, le samedi et le dimanche .Les gens sortent pour principalement se balader soit dans leur quartier ou dans les parcs aux alentours. Pour les habitants les plus jeunes qui pratique une activité sportive, il y a le stade . Les horaires de fréquentation sont le midi de 12-13h30 et de 16-19h pour la sortie de l’école et les retours au domicile des personnes qui travaillent, pour tous les jours de la semaine.

 

Les moments les plus fréquentés sont les suivants : le mercredi de 13-17h pour toutes les activités des enfants : sport, activité culturelle… et le week-end en soirée de 19-21h.

 

Pour conclure, les usages sont très variés selon la part de la population (âge, temps libre) et on note que les habitants sont heureux dans leur quartier et les multiples infrastructures misent en place favorisent leur bien-être.

V. Le paysage souhaité pour le centre carré dans le futur

Nous avons réfléchi à l'avenir du centre carrée à partir des discussions provoquées avec les enfants lors de la sortie à Allonnes, à partir de notre propre réflexion et à partir de l'enquête sociale réalisée auprès des habitants.

En effet, nous souhaitons avoir dans le secteur centre carré quelques aménagements qui peuvent rendre ce lieu plus convivial et dynamique en même temps. Ces aménagements seraient :

- la création de bancs autour des immeubles ;

- la plantation de plusieurs espèces de plantes autour des immeubles car les plantes sont des décorations naturelles qui apportent une touche de verdure et d’air frais ; 

- un jardin potager ;

- un espace couvert où l'on pourrait mettre par exemple la table de ping-pong ;

- des petits chemins entre les blocs avec une pelouse autour. 

Nous avons également pensé à raser quelques arbres et de mettre des bancs le long des bâtiments B et D.

 

Les aménagements souhaités par les enfants :

Les enfants que l'on a vu le jour de la sortie d’Allonnes voudraient : 

- un mur d’escalade dans le parc Emmanuelle Charbier ;

- d'autres équipement de jeux dans le parc, comme une piscine couverte, un grand toboggan, trois balançoires.

En effet, les enfants considèrent que les équipements existants ne sont pas suffisants. On a remarqué que les enfants apprécient l'idée d'avoir un jardin potager dans le centre carré. Ils ont soutenu notre idée d'aménagement. Les propositions des enfants sont plus ou moins réalisables mais néanmoins très intéressantes.

 

Les aménagements souhaités par les habitants du centre carré :

- un jardin en bas de leur immeuble pour y faire pousser leurs propres légumes et fruits.

 

L'ensemble des propositions converge vers le développement de la nature en ville.

 

Les auteurs : Manon THOMAS, Zélie FERNANDES, Laurianne CHERRE, Claire RIBEMONT, Jade PORON, Lisa ROUSSEAU, Lou MOTTAIS, Bastien GENTIL, Touma NOURDINE, Marcie DUBOIS, Victor MUSSARD, Mustapha OUASLAM, Farid ATSI, Guillaume PAREILLE, Benjamin THOMAS, Thomas TRIQUET, Brandon GARREAU, Quentin GUETTIER, Valentin COUZYN, Timothée POUPELIN, Aboubacar NAHLA, Pascaline ANDREA, Alexis BARBIER, Ounloumidine ABDOU CHAKOUR, Alexandre LETOUZEY, Clovis SUDRE, Brice VERNEAU

Les encadrants : Marine Audebert, Professeure Certifiée en Histoire-Géographie  / Caroline Guittet, docteure en géographie

Les institutions : Collège Kennedy à Allonnes / Le Mans-Université